La sérénité des parents, essentielle pour un enfant atteint d'eczéma

Prenez du temps pour vous

"Dans ma clinique, lorsque je reçois des enfants atopiques, je sais que les parents sont souvent très stressés et se sentent parfois coupables d’être incapables de soigner leur enfant. Dans ce cas, je leur recommande d’abord de prendre soin d’eux-mêmes. Par exemple, pendant 5 minutes pendant que l’enfant dort, ils peuvent lire, écouter de la musique qu’ils aiment, parler avec des amis, même par téléphone, ou tout simplement se détendre.L’objectif est de se libérer du stress quotidien et de se relaxer. Le bien-être mental des parents est essentiel dans le traitement des enfants qui sont très sensibles au stress et à l’anxiété de leurs parents : ils deviennent stressés lorsque leurs parents le sont", explique le Dr Higaki.

Tenez un « journal des démangeaisons »

Le Dr Higaki recommande à ses patients de tenir "un journal des démangeaisons" et explique : "ce journal sert à noter quand et où le patient se gratte et pour quelle raison. Une manière de faire prendre conscience au patient et au médecin des habitudes de grattage conscientes et inconscientes.

Cela permet de réduire les grattages, en particulier ceux liés à l’habitude, mais aussi d’améliorer leur eczéma et leurs démangeaisons. A gauche, nous avons la date, l’heure et la zone grattée, après s’il y avait une démangeaison ou pas, et enfin, le facteur déclenchant. En tenant ce journal, les patients se rendent compte qu’ils se grattent parfois sans raison, sans démangeaison. Une fois qu’ils en ont pris conscience, ce type de grattage diminue normalement au fil du temps.

Quand je mets ce système en place, je demande aux patients de ne pas viser la perfection, mais de faire du mieux qu’ils peuvent sans trop se stresser. Il ne faut pas que journal soit une source de stress."

Soyez positifs !

Il est très important que les parents se rassurent et gardent confiance en eux. Comme le dit le Dr Higaki, "je leur suggère également de se concentrer sur les points d’amélioration plus que sur les problèmes qui restent à résoudre".

Concrètement, je leur explique combien ils ont contribué à améliorer les symptômes de leur enfant, en disant par exemple : «  bravo, grâce aux émollients que vous avez appliqués chaque jour, votre enfant a considérablement réduit la fréquence des grattages !! » Le plus important, c’est que les parents aient confiance en eux, dans ce qu’ils font, qu’ils accumulent une « expérience de succès » avec les symptômes de leur enfant.

En associant plusieurs tactiques, les parents gardent leur calme, ce qui rassure leur enfant et peut éventuellement avoir des effets positifs sur les manifestations. Je leur recommande d’essayer plusieurs stratégies, avec des indications précises comme : «  pouvez-vous appliquer un soin hydratant abondamment 1 ou 2 fois par jour ?» ou bien « continuez encore pendant 5 jours s’il vous plaît », en leur demandant de me tenir au courant des résultats. Ainsi, les parents peuvent tirer profit de cette expérience pour la prochaine fois. J’essaie aussi de les valoriser en disant par exemple : « je suis très impressionnée par les efforts que vous avez fournis pour faire tout ça, surtout avec 3 enfants à la maison dont il faut s’occuper ! ».

Je pense qu’en les rassurant et en les félicitant sur le fait qu’ils agissent bien, ils auront davantage confiance en eux. Par ailleurs, on est toujours soulagé que quelqu’un comprenne votre situation. Je suis très heureuse de voir certains parents d’enfants atopiques devenir moins stressés et plus confiants sur ce qu’ils font, après ma consultation. J’essaie de les libérer de l’obsession qu’ils n’ont pas droit à l’erreur et qu’ils doivent être parfaits sur tout. »

Plutôt encourageant…