Comprendre ma peau

Quelles sont les causes de la peau grasse ?

Des pores bien visibles, une peau à l’aspect perpétuellement gras et luisant, un teint terne tendance brouillé... Vous connaissez ? Les problèmes de peau grasse commencent généralement à l’adolescence, parfois avec des imperfections, mais pas forcément.

Parfois, les brillances ne touchent que la zone T du visage : c’est la peau mixte. Parfois, elle s'étend sur tout le visage : on parle alors de peau grasse. Le combo avec les cheveux gras est fréquent : normal, puisque la cause est la même.

D’où vient ce déséquilibre cutané si difficile à gérer au quotidien qu’il devient souvent une obsession, pour les femmes comme pour les hommes ?

Hyperséborrhée : quand la peau produit trop de sébum

Pour les dermatologues, la peau grasse est considérée comme un type de peau physiologique. C’est-à-dire que les peaux grasses sécrètent naturellement trop de sébum.

Responsable de la peau grasse, l’hyperséborrhée est donc d’abord endogène (elle dépend de causes internes), mais est aussi influencée par des facteurs environnementaux.

Tous les désagréments esthétiques liés à la peau grasse viennent de ce déséquilibre quantitatif de sébum, produit par les glandes sébacées situées dans le derme. Très important pour la protection naturelle de la peau, le sébum est un composant du film hydrolipidique de l’épiderme. Hydro pour eau, lipidique pour gras : le sébum est donc la partie « matière grasse » du film hydrolipique.

Qu’est-ce qui explique cette production excessive de sébum ?

1. L’influence hormonale

La production de sébum est régulée par les hormones féminines (oestrogènes) qui la freinent et les hormones masculines (androgènes) qui la stimulent. Il n’y a donc jamais de problème de peau grasse avant la puberté !

Différents mécanismes peuvent conduire à une augmentation de la sécrétion de sébum, chez la femme comme chez l’homme.

Par exemple, chez les femmes, on observe souvent un emballement de la production de sébum juste avant les règles, quand le taux d’oestrogènes chute et que celui de progestérone augmente. Au contraire, pendant les règles, la peau est plus sèche.

2. La localisation sur le corps

Les glandes sébacées sont réparties inégalement sur le corps, ce qui explique qu’il existe des zones très grasses et d’autres moins. Généralement, les zones les plus riches en sébum sont :

Le cuir chevelu,
Le visage,
Le haut du dos
L’abdomen

Au niveau du visage, même chose :la répartition des glandes sébacées varie donc la production de sébum aussi. Taux maximum pour la zone T (front, nez, menton) et les joues, moins sur les paupières et le cou.

Dans le cas de la peau grasse, il y a un excès de sébum sur tout le visage. Seule la zone T est concernée dans le cas des peaux mixtes, qui ont la peau normale ou sèche sur le reste du visage.

3. Le genre

La production de sébum commence plus tôt chez les filles, en raison d’une puberté plus précoce que chez les garçons. En revanche, les hommes produisent naturellement plus de sébum que les femmes à l’âge adulte. Ils sont donc très fréquemment confrontés au problème de la peau grasse.

4. L’âge

L’activité des hormones démarre vraiment au moment de la puberté, pic de la sécrétion d’hormones. Puis les choses se régulent à l’âge adulte avant une baisse progressive à partir de 45 ans pour les hommes et une chute brutale à la ménopause pour les femmes.

5. Les rythmes chronobiologiques & l’environnement

La production de sébum varie au cours de la journée, avec un pic entre midi et 14 h et un minimum entre 4 et 7 h du matin.

Elle évolue aussi en fonction des saisons et de la température, notamment la chaleur. Une augmentation de 1°C de la température cutanée augmente de 10 % la production de sébum. Normal d’avoir la peau qui luit davantage au printemps et en été…

L’alimentation est aussi en lien avec la peau grasse puisque les glandes sébacées utilisent certains nutriments, comme le glucose, l’acétate ou les acides gras. Un régime alimentaire à index glycémique élevé (à forte teneur en sucres rapides) ou riche en produits laitiers (sauf le fromage) augmente indirectement la synthèse de lipides par les glandes sébacées.

Le stress, les contrariétés et les émotions fortes peuvent provoquer une augmentation de la température du corps et favoriser un pic de séborrhée. Même chose pour l’alcool.

L’été, la production de sébum augmente souvent, à cause de la hausse de la température cutanée.

Ça paraît paradoxal : on a la peau luisante et pourtant le teint paraît gris et éteint. L’explication est un peu technique : c’est un problème de réflexion de la lumière. La peau grasse recouverte d’une couche de sébum ne réfléchit pas la lumière de la même manière qu’une autre.

Plus précisément, les rayons lumineux sont renvoyés par la peau tous dans la même direction, celle de l’angle d’arrivée de la lumière. Un vrai problème de physique ! Une peau normale renvoie la lumière dans de multiples directions, c’est ce qui la rend éclatante. Dans le cas des peaux grasses ou mixtes, le focus est sur les zones de brillance et comme le grain de peau est irrégulier, la réflexion de la lumière est diminuée, d’où une peau terne et peu lumineuse.

Comment expliquer les pores dilatés ?

Les pores de la peau correspondent à l’ouverture du follicule pilo-sébacé à la surface de la peau. Le visage en compterait plus d’une centaine de milliers (on ignore qui a compté !).

Dessous, il y a un poil relié à une glande sébacée. Si la production de sébum est importante dans la glande sébacée, cette porte de sortie naturelle s’élargit pour faciliter l’évacuation. Parallèlement, les pores se distendent avec l’âge, en partie à cause du relâchement cutané. Invisibles sur une peau de bébé, ils multiplient leur taille par 2 entre 25 et 50 ans^*.