Comprendre ma peau
Ne paniquez plus devant votre miroir, plusieurs solutions existent pour se débarrasser de l’acné !
Venir à bout des boutons et retrouver une peau saine, toutes les personnes touchées par l’acné en rêvent !
"Même si certains ont le sentiment d’avoir tout essayé sans succès, les solutions existent."
Oui, on a parfois l’impression d’être submergé par les informations, les types de traitements, oraux, locaux, sur ordonnance ou en automédication, médicamenteux ou naturels, scientifiques ou trucs de grand-mère…
Pas facile de s’y retrouver et surtout de trouver LE traitement qui correspond à sa problématique et qui va marcher.
Dans cet article, nous vous présentons les différents types de traitements anti-acnéiques et leurs effets.
L'acné : un problème multifactoriel
Tous les spécialistes de la peau et de l’acné le savent : il n’y a pas forcément un remède miracle et un seul. L’acné est multifactorielle et il faut mettre en place toute une série de mesures complémentaires, des traitements au mode de vie, pour optimiser les chances de succès.
Pour vous aider à bien comprendre, voici une synthèse des différentes stratégies possibles et de la palette de traitements disponibles aujourd’hui : quand consulter un dermatologue, les traitements oraux, les traitements locaux, leurs effets secondaires et leur efficacité.
Grave, pas grave...Quand faut-il consulter pour l'acné ?
Pour une personne atteinte d’acné, un passage chez un dermatologue est fortement recommandé, le plus tôt possible.
Tout dépend de la gravité des lésions et de l’impact de l’acné sur la qualité de vie.
- A l’adolescence, on sait que l’acné est un passage normal et certains jeunes traverseront l’épreuve relativement facilement, avec des soins dermo-cosmétiques bien choisis et une bonne routine d’hygiène. D’autres la vivront mal, ne supporteront pas la présence de boutons et points noirs et iront voir un médecin très rapidement.
- De leur côté, les adultes touchés par une acné persistante ou récidivante ont tendance à consulter plus vite, car l’acné peut avoir des conséquences importantes sur l’image et la confiance en soi à cet âge.
- Aujourd’hui, l’image de soi compte beaucoup et on a tendance à consulter un dermatologue rapidement, lorsque les soins locaux en vente libre ne suffisent pas. Il ne faut pas hésiter ! L’acné représente d’ailleurs le premier motif de consultation chez le dermatologue. Seul un médecin peut évaluer objectivement la gravité de l’acné selon le classement officiel de la Société Française de Dermatologie et prescrire le traitement correspondant. Il prend également en compte les traitements déjà tentés qui auraient échoué.
- Enfin, pour les jeunes filles et les femmes adultes, le choix d’une pilule contraceptive adaptée peut être décisif pour améliorer la peau. Une piste à explorer avec son gynécologue en lui donnant bien tous les éléments indispensables pour un conseil pertinent.
Les différents types de traitements contre l’acné ont des objectifs spécifiques, qu’ils soient à application locale (soins crèmes, gels…) ou par voie générale (comprimés, gélules…). L’association de plusieurs molécules permet dans certains cas d’avoir des actions multiples sur les différentes caractéristiques de l’acné.
1. Agir sur la bactérie impliquée dans l’acné, le Cutibacterium acnes, autrefois classé sous le nom de Propionibacterium acnes.
2. Agir sur la quantité de sébum sécrétée par l’organisme pour la réduire et réduire du même coup ses conséquences.
3. Agir sur l’inflammation qui touche les comédons fermés, boutons rouges, les kystes…
4. Agir sur les lésions rétentionnelles, les points noirs ou comédons ouverts avec des molécules activant le renouvellement cellulaire de la peau pour générer un effet kératolytique.
Antibiotiques, hormones, isotrétinoïne : les 3 différents types de traitements oraux contre l'acné
Plusieurs traitements par voie orale existent pour lutter contre l’acné, mais lequel utiliser ?
Les traitements oraux contre l’acné ne peuvent être prescrits que par un médecin après évaluation du degré de sévérité de l’acné.
- Les antibiotiques, principalement ceux de la famille des cyclines et l’érythromycine, sont indiqués en cas d’acné inflammatoire, car ils luttent contre l’infection des lésions. Ils sont actuellement mis en cause pour leurs effets probables sur le microbiome cutané et sur la flore microbienne en général, qui pourrait favoriser le développement de germes résistants.
"Attention, la majorité des traitements sont photosensibles, c’est-à-dire qu’ils peuvent provoquer une réaction au soleil."
Il faut donc impérativement utiliser une protection solaire en cas d’exposition aux UV. L’usage des antibiotiques dans le cadre de l’acné est limité à 3 mois.
- Les traitements hormonaux associent œstrogènes et un progestatif et sont essentiellement destinés aux femmes adultes. Ils sont apparentés à la pilule contraceptive et présentent les mêmes risques et les mêmes contre-indications. Ils sont réservés à certaines formes d’acné et nécessitent une surveillance rigoureuse en raison du risque élevé de thrombose.
- Le zinc, ou plutôt le gluconate de zinc, est utilisé pour agir sur la composante inflammatoire de l’acné.
- Enfin, l’isotrétinoïne orale concerne les cas les plus sévères ou résistants aux autres formes de traitement. Il s’agit d’un dérivé de la vitamine A qui a une action à la fois sur la production de sébum et sur l’inflammation des follicules pilo-sébacés. Sa prescription est strictement encadrée et nécessite obligatoirement l’utilisation d’un moyen de contraception, car cette molécule peut provoquer de graves malformations au fœtus en cas de grossesse. De nombreux effets secondaires sont possibles, notamment une sécheresse intense de la peau et des muqueuses, mais l’efficacité est indéniable.
Les traitements locaux contre l'acné
Une routine peut être mise en place pour lutter contre l’acné, avec une application locale d’un traitement.
Il existe une grande quantité de soins anti-acnéiques à application locale sur le marché. Certains sont disponibles sans ordonnance, d’autres uniquement sur prescription médicale.
Parfois, il s’agit des mêmes principes actifs, mais le dosage diffère et les formulations les plus concentrées sont délivrées sur ordonnance exclusivement.
Il faut d’abord se rappeler l’importance d’adopter une routine d’hygiène et d’hydratation non-comédogène et adaptée à une peau à tendance acnéique.
"Les soins locaux sont généralement ciblés sur un ou plusieurs objectifs correspondant au type de lésions observées et ils peuvent associer plusieurs types de principes actifs. "
Leurs effets sont généralement visibles après 4 à 6 semaines de traitement.
- Les gels et crèmes à action kératolytique ont pour but d’affiner le grain de peau en stimulant le renouvellement cellulaire au niveau de l’épiderme pour éliminer les comédons sous la peau. Ils s’adressent d’abord aux cas d’acné rétentionnelle où l’hyperkératinisation est au premier plan. Les produits sont souvent à base d’AHA (alpha hydroxy-acides), de BHA (acide salicylique), le peroxyde de benzoyle possède en plus une action anti-bactérienne. Ils sont souvent irritants et nécessitent une protection solaire performante.
- Les soins anti-bactériens, souvent des molécules antibiotiques, peuvent se doubler d’une action anti-inflammatoire. Ils visent à réduire l’action de la bactérie Curibacterium acnes qui donne des boutons rouges enflammés, susceptibles d’évoluer vers des kystes. Dans cette famille, on trouve l’érythromycine, l’acide azélaïque, la clindamycine… Là encore, l’impact négatif sur le microbiome cutané est à l’étude et l’utilisation de peroxyde de benzoyle recommandée. L’association avec du zinc augmente l’efficacité des soins, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires.
- Les rétinoïdes regroupent des soins locaux à base d’isotrétinoïne, de trétinoïne et d’adapalène, capables à la fois d’avoir une action kératolytique sur l’acné rétentionnelle et antibactérienne sur l’acné inflammatoire. Ils sont parfois disponibles en association avec des antibiotiques locaux ou du peroxyde de benzoyle.
Les effets secondaires des traitements anti-acné
Irritation et sécheresse cutanée
Les traitements pour lutter contre l’acné déssèchent la peau, il faut donc l’hydrater en cas de traitement
La majorité des traitements a pour objectif de réduire la sécrétion de sébum, un assèchement de la peau est donc tout à fait logique. Au fil du temps, des irritations et une sensibilité accrue peuvent survenir, parfois localisées aux muqueuses (lèvres en particulier), parfois sur tout le visage.
Ce phénomène est très fréquent avec l’isotrétinoïne orale. Dans tous les cas, il faut compenser cette sécheresse par des soins hydratants locaux adaptés aux peaux à tendance acnéique. Ils doivent être non-comédogènes et apporter suffisamment de gras pour nourrir la peau sans provoquer de nouveaux boutons.
Photosensibilisation
Lors d’un traitement contre l’acné, votre peau sera plus sensible aux rayons du soleil, il faut donc la protéger impérativement !
Beaucoup de traitements anti-acnéiques peuvent provoquer une réaction au soleil, en particulier les antibiotiques (doxyclinescy) et l’isotrétinoïne. Ils nécessitent donc absolument une protection solaire non-comédogène si le traitement est poursuivi pendant l’été.
Plus globalement, il faut prendre conscience que les soins anti-acnéiques assèchent la peau et affinent souvent la couche cornée. Mécaniquement, la peau est donc plus fragile et plus sensible aux coups de soleil. Il vaut donc mieux appliquer les soins le soir et utiliser une crème solaire haute protection par précaution.
Microbiome et antibiorésistance
L’utilisation d’antibiotiques en monothérapie, c’est-à-dire sans être associés à une autre molécule, contre l’acné peut avoir des effets négatifs sur la flore cutanée en cas d’application locale et sur la flore bactérienne en général en cas de traitement oral.
Par ailleurs, la bactérie responsable de l’acné peut devenir résistante aux traitements, comme d’autres germes. Les dermatologues savent aujourd’hui que l’équilibre du microbiome joue un rôle-clé dans l’acné, même si tout n’est pas encore clair sur ce point.
"La tendance est donc désormais à limiter l’utilisation des antibiotiques à 3 mois au maximum."
Combien de temps pour que le traitement marche ?
L’efficacité du traitement dépend elle aussi de nombreux facteurs, comme l’observance, c’est-à-dire si le patient suit correctement son traitement selon les préconisations du médecin ou pas vraiment…
Chacun réagit différemment et la pertinence du type de traitement choisi ne peut être évaluée qu’après 3 mois en général. Alors patience ! Vous verrez peut-être les premiers effets dès 4 semaines mais le plus souvent, il faudra attendre au moins 2 mois.
- En cas d’échec, le médecin ou le dermatologue pourra changer de stratégie, à condition de bien disposer de tous les éléments importants. Il.I ne faut pas hésiter à lui dire quels produits d’hygiène et d’hydratation vous utilisez, si vous faites des gommages ou pas , si vous vous êtes exposé au soleil, etc…
- Si le traitement marche, il doit être poursuivi pendant plusieurs mois. Il.I faut être patient pour que les résultats obtenus durent. Pas question d’arrêter ou d’espacer les prises ou les applications parce que ça va mieux !
Demandez conseil à votre médecin
Si les effets secondaires sont difficiles à supporter, parlez-en à votre médecin. Il pourra vous conseiller des soins compensateurs si besoin.
Pour optimiser les chances de succès, deux règles à suivre : éviter l’exposition au soleil sans protection solaire et surtout ne pas toucher les boutons. Les triturations diverses contribuent à l’inflammation car les mains sont vecteurs de bactéries et la peau fragilisée marque beaucoup, d’où un risque de cicatrice réel.